Myanmar, terre sauvage et humainement riche, est l’expression de paradoxes…Il est principalement le reflet d’un accueil sincère et chaleureux où le sourire et la joie symbolisent cette population. Myanmar c’est avant tout ces enfants qui vous courent après dans les rues pour vous dire « Mingalaba » (Bonjour), ces femmes, ces hommes qui vous sourient en croisant votre regard, ces personnes qui viennent à votre rencontre, s’assoient à vos côtés sur la plage où sur un banc pour vous parler…ces gens qui sont surpris et peu habitués à rencontrer des étrangers…vous devenez une créature attractive prise en photo régulièrement. Mais surtout, ce qui nous a marqué c’est la chaleur du lien dans des sourires permanents.
Le Myanmar, c’est aussi ses paysages sauvages, entre plages désertiques de sables blancs et couchés de soleil incroyables, ses terres rouges argile et sa forêt vive et intense en exotisme. Malheureusement pollué en grande majorité, il est un pays qui découvre toute forme d’évolution sans avoir la mise en place de moyens adaptés…les déchets ont remplacé les feuilles de bananier, jetées par terre il y a peu de temps encore ; le plastique grouille un peu partout dans les campagnes.
Les poubelles n’existent pas mais des feux de camps de plastiques brulent chaque soir devant les foyers des habitants, laissant place à une odeur de dangereuse pollution. L’évolution n’est pas arrivée jusqu’à l’écologie et la santé ! Et quel désespoir de voir cet environnement si beau et riche de tout, envahi par la toxicité du monde ! Merci Bongo white pour ces quelques mots qui résonnent ici : « J’appelle à la prise de conscience universelle dans cet univers sale… ».
Les villages atypiques sont composés de paillotes, de rues en terre, de « bouibouis » simples et colorés où la nourriture locale laisse place à de nouvelles saveurs…souvent épicées !!!! Ici, c’est un retour à un autre temps…très lointain. Les villes sont vivantes et les marchés sont la principale source de dynamisme jusqu’à la tombée de la nuit où tout s’endort. Impossible de parler de la Birmanie sans évoquer le Bouddhisme et les innombrables pagodes dorées qui viellent sur le pays.
Sur ces quasi 3 semaines au Myanmar, lorsque je nous demande en un mot ou une phrase d’exprimer ce voyage au Myanmar…
« Le mot qui me vient direct en tête c’est l’accueil et le sourire » Céline.
« Sourire » Maelle.
« Sourire, sauvage » Marion.

Actuellement avec Céline et Marion, nous arrivons de Bangkok. Moi j’ai obtenu mon visa de 28 jours par internet pour 50us dollars (evisa) et les filles l’ont fait en France par l’ambassade birmane pour 56euros.
Pour aller de l’aéroport à la ville, surtout passer par le guichet officiel des taxis à l’intérieur de l’aéroport, ce qui vous vaudra de payer moins cher que ce que proposent les taxis à l’extérieur.
Nous arrivons tard dans la ville et réalisons qu’il sera difficile de manger car après 10H30/11H plus rien n’est ouvert à part les superettes qui font 24/24. L’hôtel que nous avons réservé par internet est un peu cher, 10us dollars par tête. Je pense que l’on peut trouver moins cher dans la ville mais pour cela il est préférable d’aller taper aux portes car sur internet il n’y a pas foule d’informations.
Nous restons donc 3 nuits. La ville est à peu près identique aux autres villes du sud est de l’Asie, à l’exception de deux choses. Son immense et magnifique pagode au nord de la ville, brillant de mille feux quand la nuit vient à tomber et sa population. Les gens sont pour la plus grande majorité très agréables. Ils nous sourient tout le temps et des sourires vraiment sincères, viennent nous parler par curiosité et nous prennent même en photos. Cette agréable atmosphère est unique et c’est la première fois que je vois autant de bonne humeur.

Nous nous promenons dans les différents marchés de la ville pour y goûter quelques spécialités. Puis direction la Pagode au tomber de la nuit. Elle est impressionnante par sa taille ainsi que les escaliers que l’on emprunte pour y monter. L’entrée de la pagode est facturée 7us dollars, nous décidons de ne pas y entrer pouvant jouir de sa beauté de là où nous nous tenons. En redescendant nous trouvons une autre Pagode, cette fois ci gratuite. Son intérieur est magnifique, avec de la végétation et des fleurs.
Le prix des logements étant assez élevés (pour un pays d’Asie) nous décidons de rester moins longtemps en Birmanie et de ne faire que la pointe sud pour éviter le peu de touriste présent dans ce pays.
Nous prenons le bus pour aller à Mawlamyine, que nous avons réservé dans une agence dans une rue (6000 kyats par pers). Nous devons prendre un taxi pour aller à la station de bus, il est aussi possible de prendre un bus local mais avec nos gros sacs… le taxi nous coûte 10000 kyats pour 3.
Nous devions arriver à Mawlamyine vers 6h du matin mais nous arrivons à 3h. Un peu perdues, heureusement des taxis nous accueillent et nous conduisent dans une l’auberge la moins chère (Breeze guesthouse 7usd la nuit par pers).

Nous y resterons trois nuits. L’auberge est très rudimentaire et les lits sont comme de la pierre, mais il y a un balcon à l’étage qui donne sur la rivière et le coucher de soleil. Nous avons fait le tour de la ville, profitant des sourires des birmans et de leur bonne humeur. Il y a une série de pagodes au nord de la ville, permettant de contempler un beau coucher de soleil. Nous voulions visiter une des iles en face de la ville, empruntant le ferry pour quelques kyats, nous arrivons là-bas décidées pour prendre des vélos et en faire le tour. Sauf que pour la première et la seule fois en Birmanie nous sommes très mal accueillies. Plusieurs hommes nous indiquent qu’il n’est pas possible de louer de vélos ou d’y aller à pied car l’île est trop grande. Ils essayent de nous vendre leur tour à touriste en scooter. Nous voulons être libre de nos mouvements et le faire par nous-même donc louer 2 scooters mais l’homme ne veut pas nous louer de scooter, notre seule option serait de prendre son tour, donc scooter avec chauffeur pour 10000kyats par tête. Les hommes deviennent oppressants, nous commençons à nous sentir mal à l’aise, et au moment où un jeune nous insulte en birman, nous décidons de partir.

Après Mawlamyine, nous partons pour Dawei (plus au sud), en bus, pour 12000 kyats par pers. Même chose, nous arrivons à 3h30 du matin. Nous nous dirigeons vers le centre-ville accompagnées par un français, Vivien et un allemand, Jannik. Nous trouvons un hôtel ouvert mais ils ne peuvent nous ouvrir une chambre qu’à partir de 7h, nous finissons donc notre nuit sur les canapés de la réception. Nous restons 2 jours à Dawei. Rien de très extraordinaire à faire dans cette ville si ce n’est se promener et faire le marché. Nous décidons, avec nos deux nouveaux potes, de partir pour la côte, 1h de route de Dawei, à Maungmagan. Là-bas nous réservons dans une des seules guesthouse du coin (Coconut guesthouse), tenue par un français, Julien et sa femme Birmane.

La Coconut guesthouse, notre petit paradis qui devait durer trois jours, a duré une semaine. Les prix ne sont pas vraiment pour les backpakers, mais en réservant un bungalow pour 5 nous avons payé 13usd par personnes. La guesthouse se trouve à 5 minutes de la plage et son terrain regorge de cocotiers. Les plats sont chers et cela manque également de professionnalisme. La location des scooters aussi. Nous avons rencontré sur place Manu, un ami de Julien qui lui donne un coup de main, et c’est bien grâce à lui que nous sommes restées. Il répondait à toutes nos questions avec beaucoup de sympathie.
Je ne peux pas vraiment vous raconter les trois premiers jours car je suis restée au lit avec fièvre. Surement une tourista ou un trop plein de piment. Le texte qui suit est donc le récit de Céline et Marion.
Nous avions acheté de quoi faire l’apéro (rhum, jus, chips…). Le soir même nous voici donc sur notre terrasse : Jannik , Vivien, Marion et moi, à discuter autour d’un (ok plusieurs !!!) verres.
Après quelques heures de rigolade et l’ouverture d’une deuxième bouteille, nous décidons d’aller sur la plage explorer le ciel !
Une bonne nuit s’en suivra!

Le 17, nous louons des scoots (Jannik, Vivien, Marion et moi) et partons visiter un village de pêcheurs. Journée très agréable avec les garçons qui sont très sympathiques. A notre retour Maëlle est toujours alitée et mourante…
Le 18, Avec Marion nous allons sur la plage de Maungmagan. De même que jusqu’à présent, nous suscitons la curiosité des gens, qui viennent nous voir, nous parler et nous prendre en photo. Nous rencontrons, autour d’une méduse échouée, Lélé, jeune birman de 14 ans. Nous faisons également la connaissance d’Ann, un beau birman de 26 ans, qui vient s’asseoir avec nous. Ce dernier nous propose de nous amener aux sources d’eau chaude. A trois sur son scoot et en avant !!!

Le 19, Ann nous emmène à Nabule beach (45 min en scooter au nord de la côte). Par un chemin de terre sauvage, nous arrivons sur une plage déserte. Seul un pêcheur longeant la mer passa par là. Ann décide alors de nous acheter du poisson, que nous mangerons le lendemain midi dans une paillotte sur la plage de Maungmagan. Avant de repartir, Ann nous offre un jus de coco, autour duquel il propose du sexe à Marion !
Le soir nous faisons une pétanque/pastis avec Julien, Manu, Jannik, Maëlle, Marion et moi. Ce fut une première pour notre ami Jannik qui est Allemand, et qui finalement ne s’en est pas trop mal tiré !

Malheureusement je n’ai donc pas pu trop profiter des garçons qui sont partis à la fin de ma maladie.
Manu nous a fait découvrir une plage paradisiaque à 2h30 en scooter. Ce jour-là un couple de français nous a accompagné, Caroline et Guillaume. Nous avons fait connaissance, passant la suite du séjour ensemble.

Puis s’est rajouté Olivier et Benjamin, l’un habitant à Paris et l’autre en Thaïlande. Nous avons plus qu’apprécié notre petit groupe francophone rempli de gens intéressant. Près de notre guesthouse s’est tenue une fête de village où les birmans jouent à des jeux d’argents, il y a des combats de coqs et des danses traditionnelles. C’est dans ces moments que l’on se rend compte qu’il est bien souvent plus riche et intéressant de rester au même endroit afin d’entrer en contact avec la population et partager une culture plutôt que de ne faire que passer et de ne partir qu’avec des photos de monuments.

Nous partons de Maungmagan un jour de grosse pluie pour Dawei afin de prendre un bus (12000kyats par pers) pour Myeik une ville encore plus au sud. Celui-ci est de jour et nous arrivons en fin de journée. La ville est encore moins touristique que ce que nous avons vu avant. Les gens sont toujours aussi aimables et souriants. Nous ne restons qu’une nuit, réservant un bus de nuit (20000kyats par pers) pour le lendemain afin d’atteindre la pointe sud pour rejoindre la Thaïlande par la frontière terrestre. Nous pensions que le bus, même si nous avons pris le moins cher, était un bus de longe distance. Nous arrivons devant un bus de ville, où les sièges ne s’inclinent pas et où les birmans y chargent tous ce qu’ils peuvent pour les déposer dans d’autres villes sur le trajet (planche en bois, bouteilles d’eau et de bières, bambous, caisses en plastiques…). Nous voilà donc partis pour 15h de trajet dans un bus surchargé et sur une route mal en point.

Arrivées à Kawthaung en milieu de matinée nous partons directement pour la frontière. Une des plus faciles que j’ai eu à passer. Tout d’abord le bureau birman de l’immigration, qui vous est indiqué par tous les conducteurs de bateaux qui veulent vous faire traverser la rivière. 5 minutes et vous pouvez y aller. Le bateau nous l’avons négocié pour 11000 pour trois. Après 20 minutes de traversée nous arrivons en terre thaïlandaise, cela se voit sur les visages, les gens ne sont plus aussi intrigués de nous voir, ni souriants, ni réellement agréables comparé à ce que nous venons de vivre. Et c’est à ce moment que le contraste nous fait réaliser comment le tourisme et l’argent peuvent pervertir un pays.
Pour plus de photos Myanmar, et ne manquez pas la vidéo plu bas.